Dyskératome verruqueux : étude rétrospective de 8 cas - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Le dyskératome verruqueux (DV) est une lésion épithéliale nodulaire d’évolution bénigne, siégeant fréquemment dans la région céphalique et correspondant histologiquement à un foyer d’acantholyse suprabasale avec présence de cellules dyskératosiques. Sa nature exacte et sa classification définitive font encore l’objet de controverses.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective de tous les cas de DV diagnostiqués entre 1996 et avril 2017 au laboratoire d’anatomie pathologique de la Rabta. Les données cliniques ont été extraites des dossiers des patients et les coupes histologiques colorées à l’hématoxyline-éosine ont été réexaminées.
Résultats |
Durant cette période, nous avons colligé 12 cas. Dix étaient des femmes et deux des hommes. L’âge moyen des patients était de 52 ans avec des extrêmes allant de 13–86 ans. Sur le plan clinique, le DV était solitaire chez 12 malades, avec une taille variant entre 0,3 et 2cm. Une association à un carcinome basocellulaire était présente chez deux malades. La région cervicocéphalique était la localisation la plus fréquente (9 patients), avec une prédilection pour les zones photo-exposées (nez et joues). Le DV avait été excisé dans la région du tronc dans deux cas et des membres inférieurs dans un cas. Le diagnostic évoqué cliniquement était celui de tumeur épithéliale maligne. À l’examen histologique, le DV se présentait le plus souvent sous la forme d’un nodule kystique situé dans le derme superficiel, sans connexion apparente avec l’épiderme sus-jacent, ou d’une lésion épithéliale invaginée cupuliforme. Dans deux cas, le DV était superficiel, constitué d’une acanthose réticulée peu ou pas endophytique. Dans tous les cas, le DV était en relation étroite avec des structures pilaires. Il était soit directement connecté à un follicule pilo-sébacé, soit immédiatement contigu à celui-ci.
Discussion |
L’incidence réelle du DV est mal connue mais certainement très basse, comme en atteste sa rareté dans notre centre (environ un cas tout les deux ans). Le DV est peu connu des cliniciens et souvent confondu avec d’autres tumeurs épithéliales malignes ou bénignes. Le diagnostic de DV n’avait en effet jamais été suggéré par la clinique dans notre série. À la microscopie, les caractères constamment trouvés sont l’atteinte épithéliale comportant une acantholyse suprabasale et la présence de cellules dyskératosiques. Plusieurs arguments dans notre étude permettent de consolider l’hypothèse d’une tumeur épithéliale bénigne développée aux dépens du follicule pileux dans son segment infundibulaire : localisation préférentielle dans la région cervicocéphalique, existence de plusieurs foyers, connexion étroite avec les follicules pilo-sébacés pré-existants.
Conclusion |
Les DV sont des tumeurs rares dont l’histogenèse reste mal élucidée. Dans notre étude, nous avons cherché à les rattacher à une nature folliculaire, naissant au niveau de l’infundibulum pilaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dyskératome verruqueux, Tumeur pilaire
Plan
Vol 144 - N° 12S
P. S198 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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